Le Burkina Faso accueillera la 3e édition du Forum du cajou sahélien (FOCAS) en novembre 2023 : Ce qu’il faut savoir
L’Afrique de l’Ouest produit l’essentiel du cajou du monde. La sous-région produit environ 50 % des noix de cajou brutes (NCB) du monde, si bien que son rôle dans la durabilité de l’industrie mondiale du cajou ne saurait être sous-estimé. En tant que culture arboricole tropicale présentant un certain niveau de résistance à la sécheresse, le cajou se comporte mieux dans la région du Sahel que d’autres cultures arboricoles. Cette caractéristique explique la raison pour laquelle les pays du Sahel, tels que le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Nigéria et le Sénégal comptent tous parmi les principaux producteurs de NCB, le Nigéria étant le troisième producteur d’Afrique derrière la Côte d’Ivoire et la Tanzanie. Cette situation explique également pourquoi le cajou se révèle être une culture importante au plan économique dans la région, l’industrie employant et constituant une source majeure de revenus directs pour des millions de personnes, contribuant à réduire la pauvreté, en particulier chez les femmes et les jeunes, tout en constituant une source majeure de recettes pour les gouvernements.
La filière du cajou dans la région du Sahel est cependant confrontée à plusieurs défis, dont certains sont très communs aux pays du Sahel. Parmi ces derniers, figurent les suivants : la faiblesse de la productivité et de la qualité du fait de l’utilisation limitée du matériel végétal amélioré pour le cajou ; les mauvaises pratiques agricoles ; les nuisibles et les maladies ; et le rendement du cajou, qui reste en-deçà du potentiel. On note aussi des défis tenant à la transformation, notamment le coût élevé de la transformation, la faible efficience, le manque de capitaux fiables, les lacunes technologiques et techniques ; d’autres défis ont trait à l’infrastructure et au financement, tel le caractère inadéquat des entrepôts ; on observe qu’il se pose des défis liés au transport et à la logistique ainsi qu’au manque de recherche approfondie et dûment coordonnée. De même, des lacunes politiques sont relevées, notamment concernant le commerce transfrontalier entre ces pays, dont certains sont enclavés.
Le Forum du cajou sahélien (FOCAS) a été lancé en 2018 par l’Alliance africaine du cajou (ACA) et ses partenaires en tant que plateforme permettant aux acteurs et aux principales parties prenantes de l’industrie du cajou dans la région du Sahel de se rencontrer pour réfléchir sur les défis communs auxquels ils sont confrontés et d’y proposer des solutions ensemble. Le FOCAS offre une plateforme unique pour le dialogue, le partage des meilleures pratiques, la stimulation des partenariats, la définition de stratégies communes, la mobilisation des ressources et la promotion de l’expertise parmi les pays producteurs de cajou dans la région du Sahel. La première édition de ce forum s’est tenue au Burkina Faso en 2018, et la deuxième édition a eu lieu à Bamako, au Mali, en 2019. Le FOCAS n’a pas été organisé depuis 2019 en raison de la flambée de la COVID-19 en 2020 et de ses effets dévastateurs.
La troisième édition du FOCAS
Après une pause de trois ans, le FOCAS fera son retour en 2023. La 3e édition du Forum du cajou sahélien (FOCAS) se tiendra du mardi 7 au jeudi 9 novembre 2023 à la Maison de la Culture de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso. L’édition de cette année sera organisée par l’Alliance africaine du cajou (ACA) et le Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina Faso (CIAB) en collaboration avec le Conseil burkinabé de l’anacarde (CBA). Plus de 500 personnes issues de plusieurs pays du Sahel sont attendues pour participer à ce grand retour du FOCAS.
La présente édition se tiendra sous le thème de la «
Thème : "Vulgarisation des résultats de la recherche scientifique & disponibilité du matériel végétal à haut rendement: quelle synergie entre les pays sahéliens?» Le forum vise à faciliter le partage d’expériences entre les pays producteurs de cajou du Sahel et à alimenter la réflexion sur les meilleurs moyens d’organiser et de soutenir correctement l’industrie dans l’intérêt de tous les acteurs. Le thème porte principalement sur deux aspects importants, à savoir : la vulgarisation de la recherche scientifique et la disponibilité de matériel végétal à haut rendement, avec un accent particulier mis sur la synergie des actions entre les pays du Sahel.
Le FOCAS de cette année comportera trois sessions auxquelles participeront plusieurs experts locaux et internationaux du cajou, des chercheurs et des acteurs expérimentés de l’industrie en qualité de modérateurs et d’orateurs. La première session se tiendra après la cérémonie d’ouverture, le 7 novembre 2023, sur le thème « Combler le fossé de la productivité dans l'industrie du Cajou Sahélien : Avancées dans le développement de matériel végétal amélioré. » Ce panel discutera du problème de la faible productivité dans la région du Sahel et examinera les résultats de recherche disponibles permettant de relever ce défi ainsi que la possibilité de mettre au point du matériel végétal amélioré pour relever ce défi. Parmi les autres domaines de discussion importants de cette session, figurent : les méthodes et tactiques durables permettant d’accroître la production ; la lutte contre les nuisibles et des maladies du cajou ; la création et le maintien de partenariats public-privé robustes ; et l’impact économique et social de l’amélioration de la productivité.
La deuxième journée (prévue le 8 novembre 2023) sera marquée par la tenue de deux sessions. La première portera sur les « Normes Nationales de Qualité pour les Noix Brutes de Cajou (NBC) et des amandes dans les pays enclavés du Sahel: Cultiver une intégration/réputation sans faille sur le marché mondial de la noix de cajou ». Elle mettra l’accent sur la nécessité d’établir et d’appliquer des normes de qualité nationales en matière de cajou dans les pays enclavés. Les panélistes examineront la manière dont la qualité du cajou peut être améliorée, en facilitant le transport des NCB à travers les pays enclavés et en maintenant des produits de qualité constante, qui répondent à la demande mondiale. Parmi les autres domaines de discussion, on peut citer l’importance des normes de qualité et la définition des paramètres de qualité, la salubrité des aliments et la certification, le renforcement des capacités techniques, l’accès au marché et les échanges commerciaux.
La dernière session portera sur la « Données Statistiques Fiables dans le Développement de Programmes pour l'Industrie du Cajou. » Ce panel fournira une plateforme pour l’échange de connaissances, d’expériences et de bonnes pratiques pour assurer la collecte, le stockage, la protection et l’utilisation de données fiables dans la filière du cajou afin de promouvoir des décisions éclairées, la formulation et la mise en œuvre de programmes. L’importance des données statistiques, la mise en place d’un système de collecte de données, la standardisation et la normalisation ainsi que l’innovation technologique constituent autant de sujets de discussion.
Cette année, le FOCAS se tiendra parallèlement à la 2e édition des Journées de promotion des produits de l’anacarde (JPPA). Il sera donc organisé une exposition de divers produits locaux à base de cajou. Il s’agit de promouvoir la consommation des produits du cajou au Burkina Faso. Elle offre l’occasion de découvrir la richesse de la noix de cajou au Burkina Faso, de la déguster et d’en vanter les bienfaits.
Une visite de terrain sera également organisée à Tagsnere, une usine de transformation de cajou sise à Bobo-Dioulasso, afin de faire acquérir aux participants une expérience directe de la transformation du cajou.
« Le FOCAS est un forum unique, parce qu’il aborde directement les défis et les besoins de la filière du cajou dans la région du Sahel. À travers lui, nous espérons développer une collaboration étroite entre les interprofessions des différents pays de la région du Sahel. Il identifiera et discutera également des causes et conséquences des obstacles à l’accroissement de la production, de la transformation et de la commercialisation du cajou dans la région du Sahel, et proposera des solutions à court, moyen et long terme, ainsi qu’une feuille de route pour la mise en œuvre », a déclaré le Directeur général de l’ACA, M. Ernest Mintah.
« Nous nous réjouissons de la tenue du FOCAS de cette année, dans la mesure où il s’agit d’une plateforme puissante pour nous et les autres pays producteurs de cajou du Sahel, et ce, d’autant plus que le Burkina Faso se prépare aussi à accueillir l’année prochaine la 18e édition de la Conférence et de l’Exposition annuelles de l’ACA sur le cajou. En étroite collaboration avec nos partenaires, nous mettons en place toutes les dispositions nécessaires au plein succès du FOCAS en novembre et de la Conférence de l’ACA en 2024 », a souligné le Président du CIAB, M. Ibrahim Sanfo.
Sponsorship et participation
Le FOCAS attire des participants locaux et internationaux, en particulier des acteurs de la filière du cajou dans la région du Sahel. Il s’agit donc d’une plateforme idéale permettant nouer, renouveler et entretenir de solides relations d’affaires. Cette année, le FOCAS est gratuit et ouvert à tous.
La présente édition du FOCAS est organisée par l’ACA et le CIAB en collaboration avec le CBA. Au nombre des partenaires et sponsors clés on peut citer la GIZ/MOVE, le projet PRO-Cashew de l’USDA pour l’Afrique de l’Ouest..etc